Une première étape est l'étude et l'analyse de l'existant. Quelles sont les différentes étapes et changements que le bâtiment a traversé ? Existe-il une trace écrite (plans ?) ou orale (bâtiment qui appartenait à la famille) de l'histoire du mayen ? Le travail de recherche commence : une étude du hameau d'après les photos aériennes de la confédération, un relevé photographique étendu du mayen (plusieurs centaines de photos), une observation minutieuse du bâti ainsi qu'un redessin détaillé des façades à mettre en relation avec la connaissance déjà approfondie des l'architecture vernaculaire de moyenne montagne de la région. La somme de ce travail est le point de départ du concept, du projet. C'est à ce moment-là qu'on décide si les demandes du client ; transformer le mayen en résidence secondaire tout confort (eau, électricité), est compatible avec l'objet et avec les valeurs du studi'Orzival.

Projet privé | Réalisation 2024-2025

Le mayen est dans un état remarquable de conservation, ce qui devient très rare en Valais de nos jours. Très peu modifié depuis sa construction en 1884 (date inscrite sur la poutre) il était encore habité en l'état une partie de l'année. Comment amener les volontés de modernisation du MO dans ce vestige vernaculaire ? Comment conserver un maximum de la richesse historique qui nous raconte comment vivaient nos aïeux, sans tout détruire ni en faire un musée ? Il va falloir trouver le juste milieu. L'aspect extérieur est le point le plus important à conserver et la décision de démonter madrier par madrier les façades, pour les remonter ensuite a été la décision la plus évidente. A l'intérieur, le bâtiment est quasiment vide, les planchers sont percés, il n'y a plus de mobilier, les poutres du toit sont rongées. On sait qu'il va falloir remplacer toute la toiture. C'est l'occasion d'y installer des panneaux solaires, car le hameau de Cordona n'est à ce moment-là pas encore raccordé aux réseaux. Il a fallu quelques dessins de détail pour s'assurer que l'épaisseur des avant-toits restent le plus mince possible, afin de garder une unité et une cohérence avec le bâti. Pour l'intérieur, on se retrouve avec une page blanche, dans laquelle il faut mettre un espace de jour cuisine salon salle-à-manger, une salle-de-bains, une chambre parentale, un espace de télétravail, une autre zone de couchage, des rangements et les locaux techniques. Tout ça dans 64 mètres carrés y.c les épais murs de pierres. Impossible de pousser le toit ou les murs, s'ensuit un minutieux calcul de hauteurs de planchers pour venir placer des demi-niveau de manière efficiente. Le dernier point à solutionner est l'apport de lumière. Un mayen d'avant, ça a de petites fenêtres à carreaux en verre étiré. Comment inlcure les besoins contemporains de belle vue, de lumière du soleil, de grande baie vitrée ? Agrandir chaque fenêtre existante ? Cela nous semblait travestir l'objet. C'est le bâtiment lui-même qui nous donne la réponse à cet épineux problème. En regardant la grange juste derrière, on observe que la façade ouest, n'est pas entièrement en pierre, mais partiellement en bois. En étudiant cette façade en pierre, on remarque que tout un pan se tient en lui-même, il n'est pas lié aux angles du bâtiment, comme s'il avait été construit d'abord en bois. La proposition que l'on fait au MO ainsi qu'à la commune est de venir démonter ces pierres, pour y placer une grande baie vitrée, qui pourra être obscurcie par un grand volet en bois, comme c'était le cas à l'origine.

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